La location longue durée (LLD) représente un mode de financement automobile en pleine expansion en France, où un véhicule est loué pour une période typique de 1 à 5 ans, incluant souvent entretien, assistance et assurance, sans engagement d’achat final. Ce modèle, particulièrement prisé par les entreprises et les particuliers pour sa flexibilité budgétaire, génère un volume croissant de retours de véhicules qui alimentent le marché des occasions (VO). En 2025, la LLD atteint déjà 30 % des ventes de véhicules neufs, marquant une pénétration accrue dans le paysage automobile français. Le marché global de la location de voitures pèse entre 15,6 et 16 milliards d’euros cette année, avec une croissance annuelle de 8-9 %, portée par la digitalisation et les nouvelles réglementations environnementales.
Les prévisions pour 2026 indiquent une hausse significative des retours LLD, estimée à +25 % en France, en raison de la maturation des contrats signés lors du boom post-pandémie. Cette vague est amplifiée par l’électrification des flottes : les retours de véhicules électriques pourraient bondir de +230 %, saturant le marché VO avec une offre abondante de modèles récents et bien entretenus. Des initiatives comme le leasing social, reconduit en 2025 pour au moins 50 000 voitures électriques, contribuent à cet afflux, en proposant des locations abordables aux ménages modestes pour une durée minimale de 3 ans. Ce dispositif, qui fait son retour le 30 septembre 2025, vise à accélérer la transition écologique tout en boostant les volumes de LLD.
Plusieurs tendances sous-tendent cette explosion. D’abord, l’électrification accélérée des parcs automobiles professionnels, avec des réglementations européennes imposant des quotas plus stricts d’ici 2026, comme indiqué dans les estimations d’immatriculations basées sur la fiscalité pluriannuelle. Ensuite, les coûts optimisés de la LLD attirent les entreprises, qui anticipent des retours massifs pour renouveler leurs flottes. Par exemple, certaines entités visent 50 000 véhicules sous contrat d’ici 2026, illustrant l’ambition du secteur. De plus, la baisse des prix des VO pourrait s’expliquer par cette augmentation progressive de l’offre issue des retours de locations courte et longue durée, rendant le marché plus accessible.
L’impact sur le marché VO est double : d’un côté, une opportunité pour les acheteurs finaux avec des véhicules de qualité à prix compétitifs ; de l’autre, un défi pour les distributeurs qui doivent absorber cette surabondance sans saturer les stocks. Les prévisions pour 2026 tablent sur une croissance du PIB français de 0,9 %, contre 0,7 % en 2025, ce qui pourrait soutenir la demande et équilibrer l’offre. En Europe, des signes similaires émergent, avec une hausse de +7,4 % des immatriculations VO en juillet 2025. Pour les professionnels du VO, cette tendance invite à une stratégie proactive : se positionner sur les segments électriques en croissance et anticiper les besoins en logistique pour gérer les retours. À terme, cette dynamique pourrait transformer le paysage automobile, en favorisant une économie circulaire plus verte et accessible.
Sources:
Auto Infos, L’Argus, Xerfi, Flotauto, Auto Infos, Espace Pro VPN, L’Argus, États-Majors du VO, Leboncoin Pro, Mary Automobiles